Cahiers 2012 › Recherche › Logiciels libres dans la recherche
Le mercredi 7 mars 2012, 17:08 - Lien permanent
Le logiciel issu de la recherche est une production scientifique et doit, comme les publications, pouvoir faire l'objet d'une revue par les pairs et être modifiable/améliorable par quiconque. Les licences libres ou le domaine public sont, à ce titre, les choix les plus évidents et doivent être encouragés par les tutelles et agences. En conséquence, les logiciels libres issus de la recherche, doivent être reconnus comme des productions scientifiques à part entière au moment de l'évaluation de la recherche.
Cette analyse fait partie du cahier Recherche de candidats.fr, à l'occasion de la campagne présidentielle 2012.
La transmission des savoirs est un enjeu essentiel pour les sciences et elle ne peut pleinement avoir lieu si le support, le logiciel, interdit l'utilisation, l'étude ou le partage des connaissances. Le recours aux logiciels libres s'impose donc logiquement aux recherches scientifiques.
Dans le domaine informatique, les logiciels libres font l'objet d'études spécifiques1 mais ils sont également le support de recherches dans des matières telles que les infrastructures logicielles pour les télécoms2.
Les Logiciels libres se retrouvent dans de nombreux autres domaines scientifiques, comme les mathématiques3, la recherche médicale (plate-forme robotique)4, les services de l'informatique en nuage5, la plate-forme internet6, l'interface d'analyse des ondes cérébrales7 ou encore la recherche nucléaire89. Les instituts et universités peuvent adopter des logiciels libres existants ou développer leurs propres logiciels qu'ils mettent ensuite à disposition. Des sites, comme le projet PLUME10, porté par le CNRS, recensent les logiciels, pour la plupart libres, utilisés ou développés par les unités de recherche et universités.
Licences libres dédiées à la recherche
Au regard de la multiplication des logiciels libres dédiés à la recherche, des licences spécifiques ont été élaborées. Ainsi, l'Open Source Initiative (OSI) a une licence Open Source dédiée à la recherche11. Le CNRS (Centre national pour la recherche scientifique), le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) et l’INRIA se sont associés pour élaborer une famille de licences de logiciel libre intitulée CeCILL (Ce : CEA, C : CNRS, I : INRIA, LL : Logiciel Libre)12.
Logiciels libres dans la recherche et développement (R&D) financée par l’État
L'État finance de nombreux projets de recherche et développement. Au regard des avantages du recours aux logiciels libres (contrôle du système d'information, pérennité du système, réversibilité des données...), les institutions publiques doivent privilégier le financement de projets basés sur des logiciels libres. La DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services), chargée de coordonner la procédure de sélection, par appel à projets, des projets de R&D candidats à un financement du Fonds unique interministériel (FUI), pourrait ainsi inclure dans ses critères de sélection le recours aux logiciels libres.
1l'INRIA (Institut Nationale de Recherche en Informatique et en Automatique), avec l'Université Pierre et Marie Curie et l'Université Paris-Diderot, a lancé l'IRILL (Initiative pour la Recherche et l'Innovation sur le Logiciel Libre) http://www.inria.fr/institut/strategie/logiciel-libre
2Exemple de IBICOOP http://www.inria.fr/innovation/secteurs-industriels/telecoms-reseaux-multimedia/logiciels
3Pour exemple : le logiciel SAGE http://fr.wikipedia.org/wiki/Sage_%28logiciel_de_calcul_formel%29.
7Logiciel Open-Vibe http://www.inria.fr/innovation/secteurs-industriels/sante-sciences-de-la-vie-biotechnologie/logiciels.
8Le Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) utilise Scientific Linux http://linux.web.cern.ch/linux/